vendredi 26 novembre 2010

Nous ne dirons jamais assez merci à Georges Rivat et Alain Mathiot ...

L'un pour cette très bonne et fidèle relation de notre voyage en Syrie, accompagnée de ses propres photos en illustration. Ce journal de voyage est augmenté, et c'est vraiment appréciable, par :
- Un bonus photographique très orienté "motos"
- Une carte de  Syrie avec les sites que nous avons visités
- La partition, musique et paroles, de cet inoubliable chant qu'est : "Partant pour la Syrie"
- L'Arbre de l'Islam qui montre bien les différents courants islamiques et qui nous rappelle que ces haines viscérales, ces luttes fratricides, remontent si loin ... qu'il serait vraiment temps de les oublier !
- Une belle page de photos avec toutes les bobines sympathiques de nos gentils organisateurs

L'autre, pour une mise en page soignée de nos propres bobines

Alors, merci à vous deux : nul ne pourra oublier ce voyage même si, comme moi, on a parfois la mémoire qui flanche ....

Album d'Isabelle et Gérard Biette

Biette

vendredi 5 novembre 2010

Ma modestie dut-elle en souffrir ...

Mais je figure sur le "best of" de Philippe Tourneur. Je l'ai loué pour ses talents de photographe et j'allai lui dire que, heureusement, on ne voyait pas trop ma figure sur sa photo ...
 Je m'apprêtai à lui raconter une petit histoire personnelle que cette réflexion m'avait inspirée quand l'idée de vous la conter m'est venue.Peut-être inaugurera-t-elle la série dont je vous ai déjà parlé (clin d'œil).

L'histoire se passe il y a trois ou quatre ans à Paris. C'était l'hiver et il commençait à faire nuit.
Je venais de quitter ma mère et étais en train de traverser la cour de son immeuble vers la grande grille  donnant sur la rue. Tout en marchant, je remarquai une petite vieille qui se dirigeait-elle aussi vers la sortie.
Elle marchait si doucement que je la dépassai et arrivai avant elle. Quand elle fut à proximité, je m'effaçai et lui ouvrit la porte. Fort aimablement elle me gratifia d'un : "Merci beaucoup, Mademoiselle".
ça m'a fait rire et je lui dit que le "mademoiselle", depuis fort longtemps déjà, hélas, n'était plus trop de mise...
Tout en causant on avait franchi la porte et nous nous trouvions dans la rue. La vielle dame décida de m'examiner à la lueur du réverbère ... Impitoyable elle me déclara : " Ah, oui, bien sûr .... Mais c'est parce que je ne vous avais vue que de dos ...

Voilà, ma petite histoire est terminée. A vous.

Album de Philippe Tourneur

Tourneur

mardi 26 octobre 2010

Prêche d'Urbain II pour la première croisade


Prêche Urbain 2 pour la première croisadele 17 novembre 1095 à Clermont-Ferrand

O très courageux chevaliers, postérité sortie de pères invincibles, ne dégénérez point, mais rappelez-vous les vertus de vos ancêtres; que si vous vous sentez retenus par le cher amour de vos enfants, de vos parents, de vos femmes, remettez-vous en mémoire ce que dit le Seigneur dans son Évangile: “Qui aime son père et sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi. Quiconque abandonnera pour mon nom sa maison, ou ses frères, ou ses soeurs, ou son père, ou sa mère, sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, en recevra le centuple, et aura pour héritage la vie éternelle”. Ne vous laissez retenir par aucun souci pour vos propriétés et les affaires de votre famille, car cette terre que vous habitez, renfermée entre les eaux de la mer et les hauteurs des montagnes, tient à l’étroit votre nombreuse population; elle n’abonde pas en richesses, et fournit à peine à la nourriture de ceux qui la cultivent: de là vient que vous vous déchirez et dévorez à l’envie, que vous élevez des guerres, et que plusieurs périssent par de mutuelles blessures. Éteignez donc entre vous toute haine, que les querelles se taisent, que les guerres s’apaisent, et que toute l’aigreur de vos dissensions s’assoupisse. Prenez la route du saint sépulcre, arrachez ce pays des mains de ces peuples abominables, et soumettez-le à votre puissance. Dieu a donné à Israël en propriété cette terre dont l’Écriture dit “qu’il y coule du lait et du miel.
Jérusalem en est le centre, son territoire, fertile par-dessus tous les autres, offre pour ainsi dire les délices d’un autre paradis: le Rédempteur du genre humain l’a illustré par sa venue, honoré de sa résidence, consacré par sa Passion, racheté par sa mort, signalé par sa sépulture. Cette cité royale, située au milieu du monde, maintenant tenue captive par ses ennemis, est réduite en la servitude de nations ignorantes de la loi de Dieu; elle vous demande donc et souhaite sa délivrance, et ne cesse de vous implorer pour que vous veniez à son secours. C’est de vous surtout qu’elle attend de l’aide, parce qu’ainsi que nous vous l’avons dit Dieu vous a accordé, par-dessus toutes les nations, l’insigne gloire des armes: prenez donc cette route, en rémission de vos péchés, et partez assurés de la gloire impérissable qui vous attend dans le royaume des cieux.»

samedi 23 octobre 2010

De la part d'Alain Monod-Broca :

Deux textes dont le premier est une histoire vraie et le second issu de sa réflexion personnelle. Bonne lecture.

  1. Anecdote Syrienne

    La scène se passe dans le couvent de Seidnaya "le plus important des trois monastères byzantins qui fonctionnent encore en Syrie", au mois de Septembre 1994. Il est proche d'Alep. L'auteur qui est venu y passer la nuit, est William Dalrymple, un écossais très grand spécialiste du moyen orient (j'ai remarqué des livres de lui sur les présentoirs des magasins de souvenirs de quelques sites que nous avons visités).
    (…)On m'a fait asseoir sur un divan pendant qu'un domestique allait déposer mon sac à dos dans une cellule. Soeur Tecla m'a versé une tasse de café arabe, assez amer, contenu dans une petite bouteille Thermos, avant d'envoyer le même domestique me chercher à manger aux cuisines. Un jeune novice m'a apporté mon  mon dîner quelques minutes plus tard : une soupe maigre et de la feta avec du pain arabe. Soeur Tecla a pris place en face de moi pendant que je mangeais ; je l'ai interrogée sur la photographie très inattendue que je voyais au mur, à coté de ma table.

    "Ce sont nos cosmonautes syriens" m'a-t-elle informé en désignant les trois hommes en combinaison spatiale qui tenaient leur casque coincé sous le bras comme les fantômes d'opérettes y tiennent une partie de leur propre tête. "Ils ont passé ensemble un mois dans la station soviétique Mir."
        - Mais qu'est-ce que cette photo fait là ?
        - Ils nous l'ont donné quand ils sont rentrés en Syrie.
        - Ils sont venus ic ?
        - Mais oui! Ils sont musulmans tous les trois, mais avant de partir là-haut, ils ont fait un pélerinage à Seidnaya, pour demander que la chance les accompagne. Et comme ils sont revenus sur terre sans encombre, ils sont revenus nous voir.
        - Pour vous raconter leurs aventures ?
        - Mais non", m'a répondu soeur Tecla, impatientée par mon manque de finesse, sur le ton qu'on emploie pour raisonner un enfant de dix ans pas très futé. " Pour remercier  la Vierge et nous offrir des cadeaux : cette photo et un mouton?
        - Un mouton ?
        - Oui, un mouton.
        - Comme… animal de compagnie ?
        - Mais non voyons ", a-t-elle dit en fronçant à nouveau les sourcils.  "Ils sont venus le sacrifier ici." De nouveau, un regard méprisant. "En hommage à la vierge, pour la remercier de leurs avoirs permis de rentrer sains et sauf de l'espace. "

    Extrait de "Dans l'Ombre de Byzance" par William Dalrymple, Les Editions Noir sur Blanc -Suisse)


    Notes    Nous savons que l'islam a repris l'essentiel de la Bible mais de là à venir vénérer la Vierge dans un monastère Chrétien..
            Un peu plus tôt fans cette soirée soeur Tecla a raconté que la vierge de ce monastère était connue des femmes musulmanes pour donner la fertilité; elles y viennent nombreuses en pélerinage.
            Cette coexistence exemplaire existe-t-elle toujours ?
  2. Simple réflexion

    Lors de nos visites aux châteaux féodaux et arabes de Syrie je suis resté rêveur devant les énormes citernes qui témoignaient éloquemment de leur craint de manquer d'eau. J'imaginais les sièges et la garnison obligée très vite de se rationner. Car face à un risque de pénurie le rationnement s'impose. Et je me suis demandé si on trouverait de nos jours un économiste néolibéral pour suggérer que les assiégés auraient du organiser un marché de l'eau puisqu'il est bien connu que c'est le meilleur mécanisme pour répartir une ressource rare….

    A propos, pourquoi avons nous toujours un marché du pétrole ?

vendredi 22 octobre 2010

Les panneaux explicatifs sur le site de Bosra

Pour ceux qui n'ont pas lu les panneaux, pour ceux qui ont la mémoire qui flanche, pour ceux qui, studieux, veulent réviser leur contrôle, Georges Rivat vient à notre secours.


L'Arc Nabatéen



Le Palais Trajan


Les Thermes du sud


Les monuments de la place Triangulaire


mercredi 20 octobre 2010

Madeleine de Longueville : mille et une trouvailles...

que je vous communique illico-presto

 "Partant pour la Syrie" à ces adresses

Partant pour la Syrie, by Queen Hortense de Beauharnais, text by Alexandre de Laborde (c. 1807) from Donald Jenkins on Vimeo.

ou

(

Pour votre gouverne, dit-elle, la composition est d'Hortense de Beauharnais en 1807 à la Malmaison, mère de Napoléon III et vous trouverez des infos sur cette musique et sa composition, sorte de 2e hymne national sous Napoléon III

http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/Marseillaise/hymne.asp « Sous le Second Empire La Marseillaise, à laquelle le régime préfère la romance Partant pour la Syrie composée en 1809 (la date est légèrement différente) et attribuée à Hortense de Beauharnais, mère de Napoléon III, est interdite dans les lieux publics. »

Je vous joins aussi le lien vers le Notre Père en araméen


Et aussi ceci :

http://catholiquedu.free.fr/prieres/ARAM1.htm

De nouveau de la poésie grâce au cher Athanase Vantchev de Thracy

Par l'intermédiaire de Georges Rivat, si je me souviens bien ...

Palmyre

Je t'aime! Les mots sont tristes comme un immense départ
Qui doublement sépare le cœur de l'infini!
Je t'aime avec la brise, avec le doux bruit
Des coccinelles qui marchent vers l'ombre du soir!

Je t'aime avec l'aurore qui tremble dans tes yeux,
Avec l'éternité parmi tes cils de lin!
Je t'aime avec les pleurs, avec le temps serein
Des âmes de lumière, de l'air vertigineux!

Je t'aime avec l'abîme dément de l'insomnie,
Avec les caravanes qui veillent sur mon délire,
Avec la force de l'eau et la fureur d'un cri!

Je t'aime, ô grande nuit, renverse sur ma Palmyre
Les océans de feu, les myriades de chants,
Les lacs de la tendresse dans l'ambre de son sang!


Athanase Vantchev de Thracy (1987)
(poète français contemporain d’origine bulgare)

Album de Brigitte et Marc Larzillière

Larzillière

De la poésie grâce à Vincent de Longueville

Vincent a écrit une histoire des Chrétiens en vers : FORMIDABLE !
Madeleine lui a demandé l'autorisation d'inclure dans notre blog les strophes qui correspondaient à notre voyage. Je vous les livre ci-dessous : vous pouvez en usez sans modération !


Après J.C.
Histoire des chrétiens , vue de France

Le martyr d’Étienne

Lors on persécuta toute Église chrétienne.
On commença d’abord par lapider Étienne,
Qui, affrontant la mort sans cesser de prêcher,
Disait : « Seigneur ne leur compte pas ce péché. »
Cette lapidation n’allait que préluder
Au martyre de bien des Chrétiens de Judée.

La conversion de Saul

Saul était parmi ceux qui approuvaient ces crimes :
Il n’était pas un jour sans qu’il arrête et brime
Les meneurs exaltés de cette obscure secte
Qu’il voulait écraser comme un vulgaire insecte !

Or, il advint que Saul, qui était né à Tarse,
Marcha sur la Syrie avec quelques comparses,
Car il voulait aussi arracher des grimaces
De souffrance et de mort aux Chrétiens de Damas.
La nuit était entrée dans son heure première,
Lorsque Saul aperçut une grande lumière
Qui le désarçonna, sans que rien ne l’explique ;
Alors Saul entendit cette étrange supplique
Dans le ciel : « Saul, pourquoi me persécutes-tu ? »
Ensuite tout fut noir, ensuite tout se tut,
Mais le cœur du bourreau brillait de cet éclat
Qui marqua le début de son apostolat :
Saul poursuivit sa route et entra dans Damas
Où il mit tout son zèle à convertir les masses.
Alors Dieu s’appuya sur ses larges épaules
Pour courir l’univers sous le nom de saint Paul,
Et évangéliser les provinces lointaines,
De Rome à Césarée, de Corinthe à Athènes
De Tyr, Éphèse et Chypre, à Troie, Antioche et Malte :
Partout où il pouvait, il faisait une halte,
Annonçant l’évangile à toutes les peuplades
Écumant sans faiblir les îles des Cyclades,
Aveuglant à Paphos le sorcier Barjésu
Qui refusait de croire en l’amour de Jésus,
Et laissant après lui mille Églises éparses.
Ainsi ce citoyen romain issu de Tarse
Poussa-t-il si avant ses pérégrinations,
Qu’il gagna le surnom d’apôtre des nations.
……………………………………………………………………

LE TEMPS DES CROISADES (1098-1291 ap. J.C.)

Urbain II prêche la première croisade (1095)

Lorsque Jérusalem fut aux mains sarrasines,
Qu’on entendit vibrer le chant du muezzin
Sur le tombeau du Christ, et que la Ville sainte
Fut fermée aux Chrétiens par une vaste enceinte,
Le pape Urbain quitta soudain son Vatican
Pour se rendre en concile au pied des vieux volcans
Qui surplombent la ville austère de Clermont.
Alors il reprocha, dans un violent sermon
Aux Chrétiens d’occident d’être mauvais apôtres,
De se trop quereller les uns avec les autres,
Mais d’être des couards, des pleutres, des timides
Avec ces Musulmans appelés Fatimides.
Puis ayant dit cela, il finit par prêcher
À tous que le moyen d’expier son péché
Était de rendre à Dieu la ville de Sion
Et les lieux où le Christ souffrit sa passion.
Alors le petit peuple, en entendant le vœu
Lancé par Urbain II, s’écria : « Dieu le veut ! »

Les croisés marchent sur Jérusalem

Les combattants de Dieu burent quelques rasades,
Puis sans se retourner, partirent en croisade,
En laissant derrière eux chaumine ou château-fort.
Ils marchèrent sans trêve aux rives du Bosphore,
Où ils durent alors, étrange paradoxe,
Faire acte d’allégeance aux Chrétiens orthodoxes.

Enfin les baptisés, après bien des ahans,
Arrivèrent dans le pays de Chanaan
En longue caravane, ainsi que des bédouins,
Menés par Godefroy et son frère Baudouin.
Et malgré la fatigue et la soif et la faim
Et les chefs sans valeur, se querellant sans fin,
Les trahisons des grecs et les épidémies,
Et la folle chaleur et la fougue ennemie,
Les croisés exauçaient le vœu pieux du Saint-Siège.

Le siège d’Antioche (1098)

Mais pour rallier Sion, il fallut qu’ils assiègent
Antioche un an durant ; tant qu’on perdit courage :
Les chevaux expiraient par manque de fourrage,
Et les Francs s’enlisaient au poids de leurs armures,
Sous l’œil des Sarrasins enfermés dans leurs murs.
Oubliant le serment prêté à Urbain II,
Certains Francs désertaient ce combat hasardeux,
Lorsque, soudainement, leur foi fut raffermie
― Un moine marseillais, Pierre Barthélémy,
Sortit les chevaliers de leur folle indolence :
Trouvant, au fonds d’un puits, un ancien fer de lance,
Il déclara sitôt que c’était le pilum
Qui transperça, jadis, le flanc du Fils de l’Homme.
Alors les chevaliers crurent à ce mirage
Et, montrant au combat une nouvelle rage,
Prirent la citadelle, et marchèrent au sud,
En dépit de la soif et des corps qui exsudent,
Puis gagnèrent aussi les villes portuaires
Jalonnant le chemin menant aux sanctuaires.

La prise de Jérusalem (1099)

Puis le siège fut mis devant Jérusalem :
La prise de Sion devait être l’emblème
De la gloire de Dieu et marquer la défaite
D’Allah et Mahomet, son prétendu Prophète.
Depuis un mois déjà, le Maure résistait
Derrière ses remparts consolidés d’étais,
Lorsqu’on se décida à bâtir des beffrois
Pour attaquer la ville, et ce fut Godefroy
Qui prit pied le premier sur les murs de la ville.
Alors on vit surgir les instincts bas et vils :
La foule des Chrétiens s’adonna au pillage
Et ne laissa bientôt que morts dans son sillage.

Création des États latins d’Orient

Ensuite, au nom de Rome et de sa papauté,
On créa des comtés et des principautés :
Jérusalem, Sidon, Tortose, Édesse, Antioche ;
Et puis on fit sortir de terre, à coups de pioche,
D’immenses châteaux forts : les fiers hospitaliers
Bâtirent, en Syrie, le krak des chevaliers ;
L’Ordre des Templiers et l’Ordre teutonique
Fortifièrent bientôt les ports océaniques.

Les chevaliers croisés voulaient que Godefroy
De Bouillon les commande et devienne leur roi.
Alors il répondit : « Cette attention m’honore,
Mais je ne ceindrai pas une couronne en or,
Là où le Christ porta la couronne d'épines ».
Ensuite il fit bannir massacres et rapines,
Et régner la vertu, la justice et la paix
― Ses pires ennemis lui vouaient du respect.
Fort hélas ! Godefroy mourut empoisonné :
Un émir qu’il avait naguère emprisonné
Lui fit mordre une pomme et rendit son corps froid
― Et son frère Baudouin prit le titre de roi.

La chute de Jérusalem (1187)

Depuis quelques années, Renaud de Chatillon
Trahissait en esprit Godefroy de Bouillon
En attaquant sans cesse et sans salamalec
Les convois de chameaux se rendant à la Mecque.
Las ! Guy de Lusignan, roi de Jérusalem
N’eut pas l’autorité pour régler le problème,
Si bien que Saladin dut rompre l’armistice
Instaurée pour dix ans, et se faire justice.
À quelques temps de là, le sultan Saladin
Qui avait remonté les rives du Jourdain
Infligea aux croisés la défaite d’Hattin,
Qui marqua le déclin des royaumes latins.
Poursuivant les Chrétiens, aggravant leur déroute,
Il prit Acre et Sidon, Césarée et Beyrouth
Jaffa et Ascalon, enfin Jérusalem,
Laissant les chevaliers à la figure blême
Sortir de la cité et refluer vers Tyr,
En s’évitant ainsi d’en faire des martyrs.

Vincent de Longueville 2010

Petite chronologie syrienne et autres morceaux choisis




Petite chronologie syrienne et autres morceaux choisis

par Christian Galtier (septembre 2010)



Si le l’origine du mot « Syrie » se perd dans la nuit des temps, le pays « Syrie » tel que nous le connaissons aujourd’hui est une création très récente. Elle a moins d’un siècle, et date du protectorat français après 1920. J’ai consulté un Atlas Classique Hachette de 1905 : aucun des pays de la région, tel que Syrie, Irak, Liban, Jordanie, etc. n’y sont nommés. Tout apparaît de façon indifférenciée sous l’appellation « Empire Ottoman ». Quelques noms figurent, avec des graphismes variés : Liban, Palestine, Syrie, Mésopotamie, Hedjaz (ouest de l’Arabie Saoudite). Une grande tache blanche s’appelle « Désert de Syrie ». L’ensemble est bordé par la Perse à l’est .

Il n’est donc pas très facile de définir ce qu’est l’histoire de la Syrie, d’autant plus qu’elle est effroyablement compliquée, tant à cause de son ancienneté que du nombre d’envahisseurs qui ont cru bon de s’y installer. Après tout, ce Croissant Fertile était une terre où, semble-t-il, il faisait bon vivre.

J’ai donc essayé de poser quelques balises ci-dessous. Je me suis appuyé sur les dates principales de Damas. J’ai ensuite enrichi par certains points qui ont un rapport avec notre voyage, ainsi que par des références à des personnages plus ou poins importants. J’ai mis en bleu les noms des principaux envahisseurs. A droite, figure la durée approximative de la période décrite.

Plus loin, vous trouverez de petits résumés sur quelques thèmes que j’ai choisis, dans lesquels je me suis permis de citer quelques passages de l’ouvrage de notre camarade Michel Iches : Le Croissant et les Boules.

J’ai enfin rédigé quelques mini-fiches sur les petits sites que nous visiterons. Mais pour les sites importants, j’ai reculé devant la tâche, et surtout je ne suis pas vraiment qualifié….



Chronologie approximative appuyée sur celle de Damas

Damas pourrait être peuplée depuis près de 4 000 ans, donc une des plus vieilles villes du monde encore existante.

-1900 à peu près : fondation de Damas
D’après la Genèse, fondation par Sem, fils de Noé
                                                                                                                                 4 siècles
-1500 : première mention historique digne de foi de Damas ; une tablette égyptienne raconte qu’elle a été prise par un Pharaon (Touthmôsis III)
            ensuite, protectorat égyptien sur la Syrie ?

- 1350 : premier alphabet du monde à Ougarit (nous y allons)
            empire Hittite jusqu’en 1180
                                                                                                                                 3 siècles
- 1200 environ : Damas devient capitale d’un royaume araméen indépendant
Apparition de la langue araméenne (voir ci-après)
                                                                                                                                 5 siècles
- 732 incorporation de Damas dans l’empire Assyrien
            La conquête de la Syrie par les Assyriens commence en -856
                                                                                                                                 1 siècle

- 605  les Babyloniens (Nabuchodonosor) s’installent à la place des Assyriens (voir plus loin)
                                                                                                                                 1 siècle
- 539 incorporation dans l’empire Perse par Cyrus
            C’est la dynastie des Achéménides : Cyrus, Xerxès, Artaxerxés, etc.
            En pratique, ils n’auraient laissé que peu de traces en Syrie.          
                                                                                                                                 2 siècles
-332 prise de Damas par Alexandre le Grand ; elle devient grecque
C’est à cette époque que le plan actuel de Damas aurait été dressé (sur les idées de l’urbaniste Hypodamos de Milet ?)
            -300 partage de l’empire d’Alexandre ; la Syrie échoit aux Séleucides
            Colonisation grecque : le grec devient la langue du pays. Il le restera pendant au moins 1 000 ans.
                                                                                                                                 2.5 siècles

-64 prise de Damas par Pompée ; Damas devient romaine
            mais on continue à y parler le grec…
            vers 40 : tradition chrétienne : conversion de Saul en Paul

270 Règne de la Reine Zénobie et apogée de Palmyre, qui est détruite en 272 par Aurélien (voir plus loin)                                                                                                                               4.5 siècles

395 intégration de Damas et de la Syrie dans l’empire romain d’Orient, qui deviendra l’Empire Byzantin
            guerres incessantes avec les Parthes et les Sassanides (Perse)
                                                                                                                                 2.5 siècles
635 occupation par les Arabes
            islamisation  (voir plus loin)
            la langue Arabe s’implante
                                                                                                                                 ¼ siècle
660 Damas devient capitale de l’empire Omeyyade
            Le fondateur de cet empire s’appelle Mu’Awiyya
            En 708, le calife Al Walid Ier démarre la construction de la Grande Mosquée (voir plus loin)
            En 711, l’empire Omeyyade s’étend de l’Espagne à l’Indus.

                                                                                                                                 1 siècle

750 la capitale est transférée à Bagdad
            La dynastie des Abbassides est fondée par Abu al Abbas, oncle du Prophète. On travaille en famille…
            Les Omeyyades, chassés, vont s’installer en Espagne où ils fondent le califat de Cordoue.
Les Fatimides remplaceront les Abassides au Xème siècle. Mais ce n’est pas fini….
                                                                                                                                  3 siècles

1076 Damas tombe aux mains des Seldjoukides
            Il s’agit de Turkmènes venus d’Asie centrales et islamisés
            Je ne sais pas combien de temps ces joyeux drilles sont restés…

1096 début des Croisades
            Fondation des états et royaumes Francs
            Damas ne sera jamais prise par les Croisés.
            La reconquête sur les Francs est réalisée par 4 personnages
                        Zanki (Ayyoubide), père de Noureddine , prend Edesse aux Croisés en 1144
                        Nouredddine, qui conquiert au passage Damas en 1154
                        Saladin (kurde) qui défait les Francs à Hattin en 1187 et s’empare de Damas
Baibar (sultan Mamelouk) qui termine le boulot environ 1 siècle plus tard ; quand il meurt en 1279, il aura vaincu : les Mongols, les Chrétiens et les Assassins.
                                   (pour mémoire, la présence franque cesse en 1302 (chute d’Acre ou d’Arwad ?)                                                                                                          
2 siècles
1260 prise de Damas par Baybar et les Mamelouks (Egyptiens)
            Domination Mamelouk jusqu’en 1516
Quelques soucis :
            les invasions Mongols
la peste noire en 1347, puis plusieurs autres fois
le sac de Tamerlan en 1400 et la déportation de nombreux artisans à Samarcande (on a vu …)

                                                                                                                                 2.5 siècles
1516 intégration de Damas dans l’empire Ottoman (Sultan Sélim Ier)
            Damas devient capitale provinciale ottomane

                                                                                                                                 4 siècles
1918 fin de l’empire Ottoman
            1918 Lawrence d’Arabie entre à Damas à la tête des troupes de l’émir Fayçal
                        (mais les promesses des Alliés d’un état arabe ne seront pas tenues…)
1920 protectorat français sur la Syrie et Liban, anglais sur Irak , Palestine et Jordanie
1925 bombardement de Damas par les français (réputés protecteurs)
1943 De Gaulle refuse d’accorder l’indépendance à la Syrie
1945 encore des bombardements français, à cause des manifestations pour l’indépendance

Indépendance vers cette date de la Syrie actuelle, je ne sais pas exactement quand.




Quelques autres dates dans la Haute Antiquité
- 3500 à 2700 : Sumer, puis Akkad, vers le Sud de l’Irak actuel

-2500 à –2000
Influence égyptienne, puis akkadienne
Apparition de « villes états » : Ebla, Mari, Ougarit, Alep.  On a découvert beaucoup de littérature cunéiforme, en plus des documents administratifs, sur des tablettes dans ces différentes villes. Nous visitons Ougarit (voir mini-fiche plus loin). Nous ne visitons pas Mari, mais nous avons tous remarqué les extraordinaires personnages de cette cité, au crane rasé, aux grands yeux en amande et soulignés de noir, leurs barbes et leurs costumes en peaux de bêtes. Il y en a au Louvre.

-1760 : destruction de Mari par Hammourabi (vous savez, le premier qui a réussi à avoir son code…)

-1275 : les Hittites mettent la pâtée à Ramsès II à Kadesh ! eh oui !  Mais les Egyptiens prétendent que c’est eux qui ont gagné. Le débat fait rage. Si vous avez une opinion sur la question, très bien. Sinon, on vous demandera peut-être de choisir votre camp…


Assyriens et Babyloniens
Parce que leurs noms sont délicieux, et qu’ils me rappellent de lointains souvenirs de 6ème, je ne résiste pas au plaisir de raconter que Assourbanipal (assyrien, si vous écoutiez en 6ème, connu aussi grâce à Delacroix sous le nom de Sardanapale) s’est fait supplanter par Nabopolassar (babylonien).

Nabopolassar, ne me dites pas que vous le connaissez… Mais vous connaissez son fiston. C’est Nabuchodonosor (II, bien sûr, celui de l’opéra de Verdi, vous n’allez tout de même pas le confondre avec le I qui vivait 5 siècles auparavant…). Bref, Nabuchodonosor II s’empare de Jérusalem, de toute la Syrie au début de son règne, vers - 605. Mais  (si vous avez bien suivi) ces néo babyloniens seront chassés un siècle après par les Achéménides (Cyrus le Grand, roi des Perses). Juste pour vous montrer comment tout se tient, ces neo babyloniens sont neo parce qu’ils sont les lointains successeurs, plus de mille ans après, des babyloniens dont le grand roi était Hammourabi, qui est cité quelques lignes au-dessus…


Les araméens
Je laisse d’abord la parole à notre camarade Michel Iches.

« La civilisation araméenne, ou plus exactement la civilisation née dans l’aire géographique qui deviendra plus tard celle de l’araméen, est l’une des plus anciennes de l’histoire de l’humanité. Elle est la matrice de toutes les grandes civilisations du Proche-Orient, y compris celle des Arabes.

Tout a commencé avec l’apparition des premières formes urbaines, la domestication des céréales et l’invention du pain il y a dix mille ans au nord-ouest de la Syrie, entre le cours de l’Oronte et la Méditerranée. Cette région verra fleurir, quatre ou cinq mille ans plus tard, Ougarit, dite la Venise de l’âge du bronze » (et que nous allons visiter) (M. Iches, op. cit.).

Le mot « Aram » désigne la Syrie en langue biblique. Selon certaines sources, « araméen » et « syriaque » désignent la même langue. Selon d’autres, le syriaque est un dialecte de l’araméen. Quoi qu’il en soit, l’araméen est encore parlé de nos jours, entre autres en Syrie chrétienne (cf. notre visite à Maalula) ; c’est (avec le grec) une des langues vivantes actuellement qui a eu la plus grande longévité.



Les Druzes
Puisque nous allons chez eux le deuxième jour, j'ai essayé de comprendre ce que sont les Druzes.

C'est une branche (ou une secte ?) dérivée de l'ismaélisme. Ce courant de l'Islam chiite est issu d'un problème de succession du sixième imam chiite (vers 750). Ismaël était un des héritiers controversés de cet Imam. Pour faire simple, les Ismaélites sont ceux qui ont reconnu la légitimité d'Ismaël.

Vers l'an 1000, la secte Druze a été fondée par deux ismaéliens, dont un Turc nommé Mohamed ad-Darazî. C'est de son nom qu’est dérivé le terme « Druze ».

Al-Darazi était l’un des vizirs du calife Fatimide (c'est à dire Egyptien) al-Hakim. Les deux compères ont cherché à diviniser al-Hakim, leur boss. La secte qu'ils ont fondée opère un étrange syncrétisme entre le Coran, la Bible, Platon, et peut-être d'autres sources.

Les Druzes sont strictement monothéistes. Leur doctrine est secrète. Elle n’est révélée aux fidèles qu’après divers degrés d’initiation. Ils ne reconnaissent pas les cinq obligations de l'Islam. Ils n'ont pas de mosquées ni de liturgie. Cependant, ils sont officiellement reconnus comme des musulmans.

Les liens communautaires sont très forts. Les Druzes sont strictement endogames. Ils ont surtout vécu dans les montagnes du Liban, desquelles ils auraient commencé à émigrer au cours du XIX ème siècle. Ils passent pour de redoutables combattants. Ils ont joué un rôle important dans les révoltes contre le protectorat français, et plus récemment, dans la guerre civile du Liban. De nos jours, quelques familles connues et puissantes sont Druzes (Joumblatt). Ils ont donc actuellement, au delà de leur identité religieuse et culturelle, une influence politique dans la région nettement supérieure à leur nombre (3 % de la population syrienne).

Voici un texte sur la foi druze qui nous a été lu par Wassid dans le car.

« Dieu, tel que nous l’adorons, n’est qu’une création de notre propre pensée. La réalité du Dieu véritable, sans expression de forme, de personne  ou d’attributs, est celle que nous cherchons à travers notre symbolisme religieux, nos extases poétiques, notre sens du beau en toute chose, notre appréciation du bien dans le sens grec du terme, c’est à dire dénué de tout antagonisme et sans l’opposer au mal, comme on le fait par une inclination dualiste de l'esprit.

La religion pour tous, c’est la doctrine basée sur la foi prophétique, foi aveugle de toute manière, mais qui essaie de repérer à travers les ténèbres la vérité pure de l’Etre. De là viennent les chants d’amour mystiques, cette envolée des bakthis hindous, ces hantés d’amour du christianisme et tous ceux qui se sont contentés de goûter à la douceur du sucre sans devenir sucre eux-mêmes.

Par contre, la connaissance gnostique est une voie réservée à une élite qui voudrait découvrir la vérité de Dieu au delà de la forme mentale et du symbole. Tout le monde ne s’intéresse pas à cette entreprise transcendante, simplificatrice et peut-être dangereuse. Il y a aussi une raison apocalyptique et messianique qui ferme les groupes ésotériques aux curieux et aux intellectuels… »
Kamal Joumblatt 1967.



La Grande Mosquée des Omeyyades
Elle aurait été construite en 4 couches, en quelque sorte
1.       Au commencement : un temple au Dieu (akkadien ?) de l’orage Hadad, peut-être en 1000 avant JC
2.       Puis un temple à Jupiter, au Ier siècle av JC
3.       Puis une basilique byzantine édifiée sous Théodose (celui qui avait supprimé les Jeux Olympiques) à la fin du IV ème siècle, basilique dédiée à Saint Jean Baptiste
4.       Et enfin, le calife Al Walid Ier qui en 708, remet tout ça aux normes islamiques (mais aurait conservé la tête de Saint Jean Baptiste comme relique…).

Michel Iches (op. cit.) :
« La mosquée des Omeyyades […] intègre des formes inspirées de l’art byzantin mises au service des exigences fonctionnelles du culte musulman. Le schéma structurel mis en place à Damas a servi de modèle sans modification autre qu’anecdotique à toutes les mosquées qui ont été construites par la suite d’un bout à l’autre du monde arabo-musulman.

Ce n’est donc pas pour rien que Damas fait encore aujourd’hui figure de berceau de la culture arabe et jouit d’un prestige inégalé même par Bagdad qui a pourtant été le siège du califat aux heures les plus brillantes de l’Islam classique. »

La reine Zénobie
Elle mérite bien un petit paragraphe pour elle tout seule.

Entre histoire et légende, voici ce que j’ai pu reconstituer.

Zénobie, célèbre pour sa culture et sa beauté, était l’épouse de Odenat, un chef militaire de Palmyre, qui réussit à redresser une situation délicate. Les Sassanides (les Perses de l’époque) sont partout, ils ont pillé Antioche en 253 et fait prisonnier l’empereur Valérien en 260 à la bataille d’Edesse. Odenat réussit à chasser ces Sassanides et à atteindre leur capitale.

Odenat devient donc gouverneur de tout l’Orient, mais se fait assassiner avec son fils en 267. C’est donc la belle Zénobie « aux yeux noirs d’une incroyable beauté, au teint mat et brun et aux dents blanches comme des perles » qui prend le pouvoir.

Bien que dotée d’une grande culture (grecque bien sûr), et vivant dans une atmosphère de tolérance dans laquelle les diverses religions cohabitent semble-t-il sans problème, elle n’a pas froid aux yeux, la belle Zénobie : elle harangue ses soldats, picole avec ses généraux, et surtout fait occuper par ses armées l’Asie Mineure et l’Egypte. Le problème, c’est d’abord que l’Egypte est le grenier à blé de Rome, mais surtout qu’elle se pose en rivale d’Aurélien, une sorte de soudard qui vient d’être acclamé empereur par ses soldats (c’est comme cela que l’on faisait à l’époque ; la tétrarchie n’avait pas encore été mise en place).

Aurélien s’est cru obligé d’aller en découdre avec la belle. Il bat dans diverses batailles les généraux de Zénobie. Il fait mettre Palmyre à sac. Ce sauvage assassine le joyau qu’était Palmyre. Quand à Zénobie, on ne sait pas trop si elle est morte sur place ou si elle a pu s’enfuir. A ce point, on entre dans la légende.


Saint Symeon : Yves Egels nous le concocte !


Une réflexion sur la conquête Arabe (Michel Iches, op. cit.)
« Les conquérants arabes se sont trouvés dans les pays du Levant en présence d’une civilisation présentant deux caractéristiques, dont ils ont eu l’intelligence de tenir compte pour établir et assurer leur domination
politique : d’une part la rémanence, en arrière-plan de la civilisation hellénistique, du vieux fond araméen entretenant une relation de cousinage avec la culture arabe, et d’autre part la solidité de l’enracinement du christianisme. En bons administrateurs, ils ont su s’appuyer sur le premier facteur tout en composant avec le second. L’hellénisme s’est vite effacé, (mais) le christianisme a résisté. »

Mini-fiches sur les petites haltes (pour les endroits importants, je ne sais pas faire)




J 2
Shahba
L’enfant du pays est un empereur romain du troisième siècle qui s’appelle Philippe l’Arabe. Après avoir assassiné son prédécesseur, il n’a régné que 5 ans vers 250 (c’était une époque troublée …) mais a tout de même célébré le millénaire de Rome. On lui doit les vestiges romains que nous verrons dans sa ville natale, qui s’est appelée d’abord Philippopolis et qu’il semble avoir été créée ex nihilo.

Il y a 4 mosaïques remarquables dans le musée que nous visiterons : Ariane et Dionysos (hips !), Orphée musicien, Aphrodite trompant son époux avec Arès sous le toit conjugal, et Téthys.

Swedia
Village druze
Dans le musée, des mosaïques remarquables ; à l’étage supérieur, des scènes de la vie druze.

Bosra
Semble être une belle ville, qui pourrait résumer toute l’histoire de la Syrie en une trentaine de monuments. Elle était d’abord la capitale du royaume Nabatéen (ne me demandez pas ce que c’est), puis est devenue ville romaine puis capitale de l’Arabie Romaine en 106 ap JC. A ce titre, je pense que nous y verrons de beaux vestiges, principalement le théâtre, appuyé, si j’ai bien compris, sur une citadelle.

La légende dit qu’un moine chrétien y avait croisé à l’aube du VIIème siècle un enfant et reconnu sur lui les signes divins. L’enfant s’appelait Mahomet.


J 4
Maaoula
Village chrétien avec des maisons bleues (et autres couleurs) sur flanc de collines ocres. Il renfermerait la plus ancienne église en activité de la chrétienté. Une de mes sources signale le vin local, très fruité. Avis aux amateurs. Dans les falaises, les grottes servent toujours aux hommes et aux bêtes.

Tartous
Comptoir fondé par les Phéniciens, les Croisés s’y installent dès la 1 ère Croisade. Si j’ai bien compris, c’est lîle d’Arwad, à quelques encablures, qui sera leur dernière possession jusqu’en 1302., après la chute de la ville de Tartous en 1291.

On visitera surtout la Cathédrale du XIIème siècle, en calcaire ocré, et son musée avec des sarcophages…

Lattaquié
En dehors du bétonnage méditerranéen oriental, rien à voir, si ce n’est la vue mer de notre chambre d’hôtel, promise par le Pharaon…


J 5
Ugarit
Son peuplement remonterait au 7 ème millénaire av JC, et son nom, qui signifie « champ » en akkadien, est attesté en 2300 av JC au moment où elle est envahie par Sargon d’Akkad, (un autre conquérant dont je n’avais pas encore parlé...) qui a tout cassé. Mais la ville renaîtra par la suite…

Près de 10 000 ans ! Bigre ! Cela devrait laisser beaucoup à raconter… Sachez que c’est un des hauts lieux de l’archéologie Syrienne, et je m’attends à ce qu’on y trouve de très vieux trucs, émouvants sans doute, mais sur lesquels il faudra peut-être faire un effort d’imagination….. J’ai noté pour l’instant la Poterne (à l’entrée) et le Palais Royal (une centaine de pièces), qui datent d’une renaissance postérieure à – 2000, donc après le sac de Sargon.

J’ai mentionné plus haut l’alphabet. On a découvert dans le Palais Royal tout un tas de tablettes dans cet alphabet prototypique.  J’ai lu quelque part que les tablettes sont dans cinq ou six langues différentes, utilisant autant de systèmes d’écriture, dont l’alphabet prototypique.

Pour les fanas de mythologie, on y adorait les dieux Baal et Dagan (dont on a découvert les temples), le dieu El, la déesse Ishtar (fertilité) et bien d’autres encore.

Les fouilles ayant été principalement faites par des français, il y a beaucoup d’objets d’Ougarit au Louvre.


Apamée
Un des sites gréco-romains les plus importants de Syrie (après bien sûr Palmyre et Bosra, que nous voyons par ailleurs), où, ai-je lu, moutons et biquettes broutent au printemps. On n’est donc pas dans un désert.

La ville aurait été fondée au XVIII ème av JC. Alexandre y est passé. Mais tous les vestiges datent de l’époque romaine. Y vivaient jusqu’à 500 000 habitants avant un tremblement de terre sous Trajan, en 115 ap JC, qui a tout cassé. Les vestiges sont donc postérieurs.

Apamée a ensuite été occupée par les Sassanides (Perses), les Fatimides, les sympathiques Assassins, qui en ont été délogés par un Croisé nommé Tancrède.

Nous y verrons en principe une citadelle, des remparts, un théâtre romain (le plus grand de Syrie ?) et surtout la Grande Colonnade qui fait 2 km de long. Pause possible (dont je ne garantis pas qu’elle puisse être technique) aux latrines publiques. Puis bien sûr (on est en Syrie…) pour le même prix peut-être une cathédrale du VI ème siècle et sûrement un khan du XVIII ème avec cour, mosaïques (Socrate, le Jugement des Néréides, les Amazones, le Convoi, les combats d’animaux), etc.

Bref, encore un endroit où l’on englobe seize siècles d’un seul coup d’œil, et où l’esprit souffle depuis presque quarante.

J 7
Resafa ou Sergiopolis
Serge était un soldat romain chrétien martyrisé sous Dioclétien (vers 305). A partir d’une petite chapelle érigée sur sa tombe se développe un lieu de pèlerinage et un siècle plus tard, la ville est baptisée Sergiopolis. Les pèlerins affluent, et ils continuent après la conquête arabe.

Le site est aujourd’hui en plein désert. Les monuments ont été construits dans un gypse blanc, qui devrait donner cette couleur aux vestiges que nous y verrons : remparts, citernes, basilique, qui , si j’ai bien compris, datent de l’époque byzantine.